M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’extérieur l’étranger de l’Algérie, a fait le constat d’un monde qui se trouve à un moment charnière, délicat et dangereux caractérisé par la multiplication des conflits, des crises et des guerres, l’écart entre le Nord et le Sud, les disparités et la crise climatique. Ce tournant révèle l’ampleur des lacunes du système de sécurité collective à résoudre les différends de façon pacifique. Des mesures punitives unilatérales ont été prises sans la légitimité internationale. Avec l’échec du Conseil de sécurité à s’acquitter de sa mission, le multilatéralisme s’érode posant la question du fonctionnement des relations internationales et de la Charte de l’ONU. Le quatre-vingtième anniversaire de l’ONU devrait être l’occasion de réaffirmer notre engagement en faveur de ce système qui repose sur l’état de droit et non sur la loi du plus fort, sur la raison et non sur la logique de pouvoir, et en faveur de la Charte des Nations Unies.
Selon le Ministre, les États Membres ont l’obligation de respecter ces règles face au génocide d’Israël à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, lequel n’aurait pas été possible si la communauté internationale avait pris une position ferme face à l’occupation et la colonisation israéliennes. Aujourd’hui, il faut se hâter de mettre un terme à l’enfer qui est infligé aux peuples palestinien et libanais et contenir l’action de l’occupant israélien qui souhaite plonger le Moyen-Orient dans un état de crise et de guerre sans fin. Il faut aussi soutenir la création d’un État indépendant et souverain palestinien.
Sur le continent africain, a poursuivi le Ministre, il faut tourner la page du colonialisme au Sahara occidental. Le Maroc et le Front POLISARIO doivent s’engager sur la voie des négociations directes afin de parvenir à une solution politique pour garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination. En Libye, il faut mettre un terme aux ingérences étrangères qui sèment la discorde et qui alimentent le conflit. Les priorités stratégiques de l’Afrique doivent être au cœur de la réforme des institutions financières et bancaires, en améliorant sa représentation. M. Attaf a aussi demandé de corriger la sous-représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité.
S’agissant du Sahel, le Ministre n’a pas voulu répondre au représentant d’un pays de cette région qui a attaqué l’Algérie avec des accusations infondées. « Nous tendons la main à nos frères et nos sœurs pour construire une région caractérisée par la prospérité et la sécurité. » Sur le plan national, l’Algérie suit la voie tracée par le Président Abdelmadjid Tebboune afin de renforcer la stabilité politique, bâtir une économie forte et diversifiée et mettre un terme à la dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier. La dernière élection présidentielle a jeté les bases d’une renaissance économique qui permettra de renforcer la position de notre économie à l’échelle de l’Afrique, a martelé le Ministre.